Homicide à COUBLANC.
Mort violente de Claude LACHASSAGNE le 28 avril 1800.
« Cejourdhuy huit floréal an huit de la république française, sur les six heure du matint, nous pierre magnin juge de paix du canton de Choffailles Officier De
police judiciaire dudit canton, étant instruit par la murmure publique
qu'il s'était commit un meurtre à Coublanc, village Monbernier étant accompagné Du citoyen pierre marie joly officier de santé résidant à châteauneuf dont nous
avons requis lassistance à leffait detre en sa présence procédé aux
opération cy apprès, dont nous luy avon fait connoitre lobjet pourquil visite le mort, nous nous sommes transportés assisté de notre greffier ordinaire en la maison
du citoyen claude chevreton propriétaire ...................en la commune de Coublanc village monbernier ou etant entré, nous y avons trouvés ledit claude chevreton
magadelaine monbernier son… »
En ce début de matinée du 28 avril 1800, Pierre MAGNIN juge de paix du canton de Chauffailles se rend à COUBLANC, hameau de Mombernier, chez Claude
CHEVRETON, agriculteur de son état, et chez son épouse Magdeleine Monbernier, pour constater et enquêter sur le décès de mort violente de Claude LACHASSAGNE.
Claude CHEVRETON ne se fit pas prier pour raconter les faits : le 24 avril, il avait demandé l’aide de Claude LAPOUTE, de Claude LACHASSAGNE - tous deux de
COUBLANC - et de Jean SIROT, tisserand à Écoche, pour planter une vigne à Tancon. Au soir, vers 8 ou 9 heures, ils s’étaient retrouvés chez lui, fatigués et mouillés.
Claude LACHASSAGNE s’était assis auprès du feu et avait demandé quelque habit pour se changer. Magdeleine lui apporta une chemise et Claude LAPOUTE saisit Claude
LACHASSAGNE par les bras pour l’aider à se relever. Que se passa-t-il alors ? Claude CHEVRETON, hélas, était au même instant en train de se changer lui aussi. Il
raconte avoir vu Claude LACHASSAGNE à terre, se plaignant de son œil, se saisissant d’un pic et en menaçant Claude LAPOUTE. Les deux hommes allaient se battre mais
Claude CHEVRETON s’interposa, secondé par son domestique Jean Ray. Claude LAPOUTE frappa-t-il Claude LACHASSAGNE? Claude CHEVRETON ne saurait le
dire. Ce qui est sûr, c’est que Claude LAPOUTE était un peu pris de vin et que c’est en titubant qu’il quitta la maison. Claude CHEVRETON emmena Claude
LACHASSAGNE dans une chambre, l’aida à se changer et le coucha dans un lit, avant de lui apporter une soupe que ce dernier mangea. Vers les onze heures ou minuit, il
passa s’assurer que celui-ci reposait tranquillement. Le lendemain, dès cinq heures, sans doute inquiet, il revint, mais n’obtint pas de réponse de Claude LACHASSAGNE.
Celui-ci était toujours muet quand Claude CHEVRETON essaya de l’interroger, aux alentours de dix ou onze heures. Des voisins alertés ne purent non plus lui arracher un
mot. Il mourut dans la nuit du 25 au 26 avril, et Claude CHEVRETON le fit transporter à l’église de COUBLANC, après avoir donné avis du décès à Jean-Baptiste DINET,
adjoint municipal et officier public de COUBLANC. Pierre MAGNIN, après avoir entendu ce récit, se rendit avec son greffier au cimetière, sis alors près de l’église, et là, en
présence de Claude CHEVRETON, de Jean SIROT, de Jean-Baptiste DINET et du citoyen Joly, officier de santé résidant à Châteauneuf, il fit ouvrir le cercueil qui était
entreposé là pour procéder à une reconnaissance d’identité et à une autopsie. Le rapport signale l’hématome sur l’œil gauche, mais surtout la trace de nombreux coups au
niveau du sternum, et la présence d’une importante poche de sang qui aurait entraîné une mort par suffocation. On déclara donc que le défunt était " mort de mort violente ",
que toute investigation supplémentaire était inutile, et le permis d’inhumer fut délivré sur le champ.
Acte de décès de Claude LACHASSAGNE. Signatures de Claude CHEVRETON et de Jean-Baptiste AUCLERC maire.
Articles Christian Dessertine.
Introduction
Registres paroissiaux
Enfants "en nourrice"
Mariages au fil du temps
Mariages : réglementations
Les prénoms
Position sociale ancêtres
Famines et disettes - 1709
Un coublandi expatrié
Un soldat de Napoléon 1er
Médaille de Sainte-Héléne
Mémoire d'Henri Dessertine
Le monument aux morts
Les curés
Les Maires depuis 1792
Décés accidentel -1794
Assassinat à Coublanc - 1795
Homicide à Coublanc - 1800
"Sept morts sans ordonnance"
Naissance d'un "monstre"
Une maison sur 2 communes
Généalogie