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1916 : Un garde-champêtre " hors la loi " !

Ces quelques documents tirés des archives municipales nous racontent une petite anecdote assez cocasse de la vie de la Commune en 1916, et qui nous montrent que la gestion administrative à cette époque était réglée de manière "bon enfant" par les Elus, qui, par méconnaissance des textes juridiques, ne se posaient pas trop de questions lorsqu'il fallait régler certains problèmes pratiques.

Il semble apparaître que le Maire dû désigner à la hâte un garde-champêtre remplaçant provisoire, sûrement suite à la mobilisation du titulaire, et que, pris de doutes quelques temps plus tard, s'enquière auprès de l'Administration de la légalité de son action.

Voici la transcription du document, courrier envoyé par le Maire à la Sous-préfecture, le 9 juin 1916, ainsi que la réponse du Sous-préfet :


Le Maire de la Commune de Coublanc
à Monsieur le Sous-préfet à Charolles

Je vous prie de vouloir bien me
donner les renseignements suivant :
Nous avons un garde champêtre
nommé provisoirement pour la durée de
la guerre ; il n'est pas assermenté et
n'a aucun insigne et pour cette raison,
il n'aime pas procéder aux réquisitions
militaires par crainte de rencontrer des
récalcitrants.
La commune ne le conservera
vraisemblablement pas après la guerre
pour cause de manque de ressources
budgétaires suffisantes et il redeviendra
simple appariteur municipal.
Serait-il possible de le faire
assermenter pour la durée de la guerre ?
Serait-il possible de lui octroyer
les insignes ordinaires sans procéder à
la formalité du serment ?
Pourriez-vous, s'il vous plait, m'indiquer
où prendre ces insignes ?
Respectueusement à vous et merci d'avance
Le Maire
Signé : Buchet

Retourné à Monsieur le
Maire de Coublanc en lui faisant
connaître que les gardes-champêtres
même provisoires, étant officiers de
police judiciaire, doivent être asser-
mentés avant leur entrée eu fonc-
tions. Le garde champêtre pro-
visoire de Coublanc devra donc
immédiatement prêter serment devant
M. le Juge de paix du canton.
Charolles, le 15 juin 1916.
Le Sous-préfet.

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Monsieur Le Maire régularisa la situation très rapidement, après cette remontrance du Sous-préfet, et le garde-champêtre fut mis à contribution à cette fin :

  Reçu de Mr Dejoux (Jean-Marie) garde-champêtre à
Coublanc, neuf francs, pour tous frais et débours de timbre,
répertoire, enregistrement, ou procès-verbal de sa prestation de
serment de ce jour, y-compris expédition l'égalisé sur papier
libre, à lui délivrer et adresser selon la règle, après la
formalité de l'enregistrement ; l'état détaillé des frais est
vu et vérifié par le Juge de Paix.
Chauffailles, le 23 juin 1916.

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Et le brave garde-champêtre en fut encore de sa poche pour pouvoir porter l'insigne de sa fonction :


Chauffailles, 21 juillet 1916

Je reconnais avoir reçu la somme de 50 centimes
du garde de Coublanc pour la garniture de la
plaque.

Signé : Laupiète, bourrelier


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La plaque de cuivre, quand à elle fut payée par la commune.


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Bien qu'ayant exprimé le désir, faute de moyens financiers, de ne pas reconduire le poste de garde-champêtre, cette décision ne fut pas prise.

Lors de la réunion du Conseil municipal du 13 avril 1919, nous apprenons que :

M. le Président donne lecture à l'assemblée d'une circulaire de M.
Le Sous-préfet de Charolles en date du 6 mars courant concernant
la réorganisation de la police dans les communes rurales et propose,
aux termes de cette circulaire, de remplacer le garde champêtre
actuellement existant par une brigade cantonale de gardes ruraux.
Et invite le conseil a examiner la question.
Le Conseil ouï l'exposé de M.  le Maire, et après en avoir délibéré
Considérant que la Commune jouit d'une tranquillité absolue et que
la police y est toujours exercée d'une façon suffisante,
Que d'autre part, la dépense occasionnée par les modifications
proposées serait certainement supérieure au traitement actuellement alloué au
garde champêtre, lequel n'est que de 150 francs,
Est d'avis qu'il n'y a pas d'utilité à opérer le changement proposé,
Et demande à l'administration supérieure de bien vouloir maintenir la
situations actuelle.
Fait à Coublanc ....

Et Jean Marie Dejoux, garde-champêtre assermenté de la commune de Coublanc put ainsi terminer tranquillement sa carrière.
C'est en 1941 qu'il prit une retraite, que comme pour tout un chacun, nous estimons bien méritée,
(n'est-ce-pas Monsieur N.S. note webmaster 12.2010 !), mais dont il ne profitera pas très longtemps.
Il est décédé à Coublanc le 4 février 1944.



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Il ne fut remplacé officiellement qu'en 1943 par Louis Grappeloup.

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Celui-ci verra son salaire augmenter en 1944 :

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