Des Coublandis ayant reçu la médaille de Sainte-Hélène.
C’est par décret impérial du 12 août 1857 que Napoléon III créait la première médaille française véritablement commémorative de campagne destinée à tous ceux qui avaient
combattu sous les drapeaux de la France, de 1792 à 1815.
Cette médaille est décernée à tous les militaires français et étrangers des armées de terre et de mer.
Elle est en bronze et porte d'un côté l'effigie de l'Empereur et de l'autre la légende Campagnes de 1792 à 1815 à ses compagnons de gloire, sa dernière pensée - 5 mai
1821. Elle est surmontée d'une couronne impériale.
La médaille est fondue d'une seule pièce en bronze massif et en relief; le bronze est patiné au sortir de la monnaie, d'où son surnom
« médaille en chocolat ».
Elle était présentée dans une petite boîte recouverte de papier glacé et accompagnée d'un diplôme portant le nom de son titulaire.
Le ruban de 37 millimètres était divisé en onze rayures alternées, cinq rouges et six vertes; ce ruban réapparaîtra avec la croix de guerre 1914-1918, qui s'en inspirera
directement.
La médaille étant instituée, le gouvernement impérial souhaitait qu’elle fût remise très vite.
En dehors de toute question de propagande pour le régime, qui n’était sans doute pas tout à fait absente, il est vrai que ces anciens combattants (le terme n’était pas encore à
la mode) avaient attendu bien longtemps.
L’acte suivant fut donc de recenser tous ceux qui pouvaient avoir droit à cette distinction, 42 ans après la date qui avait été, pour la presque totalité d’entre eux, celle de la
cessation de leurs services militaires, en même temps que pour quelques uns, la fin d’une grande aventure qui les avaient entraînés, à pieds, dans toute l’Europe!
Ce sont les Maires qui sont chargés de collecter les informations sur les anciens soldats résidant alors dans leur commune.
Les tableaux de recensements devaient comporter le nom et prénom, l’âge, la profession, les dates d’entrée et de sortie du service,
le grade et le régiment d’affectation et enfin les pièces justificatives.
Les cas de non production de pièces justificatives étaient trop nombreux pour que l’on ne prit point des mesures : une note du Ministère de la Guerre, Bureau des Lois et
Archives, dont un exemplaire est envoyé aux Maires, précise:
« ceux d’entre eux qui ne possèdent aucun titre justificatif de leurs services, seront néanmoins inscrit sur les listes, mais ils auront à indiquer le numéro de leur régiment, ainsi
que la date de leur incorporation ».
Ce fut le cas pour la commune de COUBLANC où seul deux anciens soldats sur les six identifiés produisent des pièces justificatives.
A COUBLANC, Claude JOLY qui est Maire depuis 1843 (il le sera jusqu'en 1860) transmet le tableau concernant les anciens militaires ayant droit à la médaille au préfet le 29 septembre 1857 (
Document çi-dessus).
Les soldats suivants ont été recensés :
- Jean THION, granger,
cultivateur, né le 29/05/1789 à Saint-Germain La Montagne fils d'Etienne THION, granger et de Marie BELLEVILLE demeurant à Belmont, marié le 14/02/1816 à
COUBLANC avec Antoinette LEVÊQUE née le 09/05/1788 à Chandon fille de Claude LEVËQUE, tisserand et de Marie SILVESTRE demeurant à COUBLANC.
Entré en service le 13/05/1808. Sorti du service le 30/03/1814. Grenadier au 22ème régiment d'infanterie légère.
Il est décédé le 12/05/1861 à COUBLANC.
- Claude JOLY, fabricant
de toiles, tisserand, propriétaire né le 17/04/1792 à COUBLANC fils de Louis JOLY, cultivateur, tixier, propriétaire et de Jeanne Marie DAMAS, marié le 14/02/1822
à COUBLANC avec Pierrette BUTTY (décédée le 17/02/1823 à COUBLANC) fille de Philibert BUTTY et Agathe MONTBERNIER, remarié après 1823 avec Claude Marie DESSERTINE
(décédée le 11/03/1828 à COUBLANC) fille de Jean Marie DESSERTINE et Jeanne Marie DANIERE, remarié le 23/02/1829 à COUBLANC avec Françoise DINET fille de Pierre DINET et
Marie REMOND.
Entré en service le 03/03/1812. Sorti du service en fin 1814 (comme soutien de famille). Soldat au 100ème régiment de ligne.
Il sera membre du conseil municipal en 1815, capitaine de la Garde Nationale de COUBLANC en 1830 et maire de COUBLANC de 1842 à 1860.
Il est décédé le 28/08/1865 à COUBLANC.
- Pierre CHERVIER (64
ans), né vers 1793, tisserand.
Entré en service en 10/1813. Sorti du service en 06/1815. Chasseur au 3ème régiment d’infanterie légère.
Il est décédé le 28/03/1866 à COUBLANC.
- Estienne GARRIVIER,
journalier, tisserand, né le 21/02/1790 à Arcinges fils de Paul GARRIVIER, sabotier, demeurant à Arcinges et de Clotilde Marie MAGNIN, marié le 10/11/1815 à
COUBLANC avec Jeanne AUBRET née le 28/03/1788 à Marcigny fille de Louis AUBRET, journalier et de Marie BERLAND.
Entré en service en 03/1813. Sorti du service en 06/1814. Voltigeur au 132ème régiment de ligne.
Il est décédé le 26/10/1867 à COUBLANC.
- Joseph Emmanuel DENIMOT
(69 ans), né vers 1788, menuisier.
Entré en service en 01/1809. Sorti du service en 06/1814. Soldat au 7ème régiment de chasseur à cheval.
Il est décédé le 14/11/1858 à COUBLANC.
- Benoît Marie FONTENILLE
, tisserand, né le 24/07/1793 marié le 28/10/1819 à COUBLANC avec Jeanne Marie DESSERTINE née le 06/05/1787 à COUBLANC fille de Jean
DESSERTINE et Marguerite VAGINAY.
Entré en service en 10/1814. Sorti du service en 05/1815. Soldat au 84ème régiment de ligne.
Comme son beau-frère Claude JOLY, (il s’agit du frère de Marie-Magdelaine JOLY son épouse) Barthélémy DESSERTINE, mon ancêtre, a également obtenu la médaille de Sainte-Hélène.
Il est à noter que celui-ci ne figure pas sur cette liste. Il a sans doute été recensé dans la commune voisine de Maizilly où il avait déjà déclaré la naissance d’un de ses enfants sur deux (il faut se
rappeler que sa maison d’habitation était située à la fois sur la commune de COUBLANC et sur celle de Maizilly).
Il est né le 04/02/1789 à COUBLANC, fabricant, cultivateur, tisserand, propriétaire fils de Jean DESSERTINE et Marguerite VAGINAY marié le 04/07/1816 à COUBLANC avec Claudine
FILLON née le 03/08/1796 à Maizilly et décédée le 16/12/1819 à COUBLANC fille de Benoît FILLON et Claudine DINET, remarié le 20/01/1820 à COUBLANC avec Marie Magdelaine
JOLY née le 02/02/1795 à COUBLANC et décédée le 06/12/1857 à COUBLANC fille de Louis JOLY, cultivateur, tixier, propriétaire et Jeanne Marie DAMAS.
Entré en service sans doute vers février 1809 et sorti du service vers mai 1815. Sergent au 77ème régiment d’infanterie, il a été fait Chevalier de la Légion d’Honneur.
Il est décédé le 10/12/1859 à St-Martin-De-Lixy.
Son diplôme et ses deux décorations (La Légion d’Honneur et la médaille de Sainte-Hélène) ont été encadrés et mis sous verre.
Ils sont toujours conservés dans la famille.
On trouve dans les dossiers de nombreux comptes-rendus de sous-Préfets ou de Maires, qui, à cette occasion, ne manquent généralement pas de faire montre de leurs «
bons sentiments » vis à vis du Régime! On peut prendre comme exemple le petit texte que Claude JOLY a joint au recensement effectué à COUBLANC.
Celui-ci, écrit à part sur un petit papier, a été collé sur le tableau afin de justifier sa demande (voir ci-dessous).
« JOLY Claude soldat au 100ème régiment de ligne, armée du midi, campagnes et batailles d'Espagne, sous le maréchal Soult. Les doigts de pieds gelés en 1812
au pied de la montagne du Lion, Espagne. Rentré dans ses foyers comme soutien de famille. Membre du conseil municipal depuis l'âge de 24 ans, Capitaine de la
Garde Nationale en 1830 et Maire depuis1843 sans interruption jusqu'à ce jour. Toujours dévoué à l'Empereur. »
Articles Christian Dessertine.
Introduction
Registres paroissiaux
Enfants "en nourrice"
Mariages au fil du temps
Mariages : réglementations
Les prénoms
Position sociale ancêtres
Famines et disettes - 1709
Un coublandi expatrié
Un soldat de Napoléon 1er
Médaille de Sainte-Héléne
Mémoire d'Henri Dessertine
Le monument aux morts
Les curés
Les Maires depuis 1792
Décés accidentel -1794
Assassinat à Coublanc - 1795
Homicide à Coublanc - 1800
"Sept morts sans ordonnance"
Naissance d'un "monstre"
Une maison sur 2 communes
Généalogie